(AuxPortesDuMetal.com)
Vous allez encore me traiter de vieux, mais Krokus ne doit pas dire grand chose aux moins de quarante ans. Explication : Krokus est un groupe Suisse (ben ouais), fondé en 1975 (à ouais quand même) et qui s'est retrouvé au sommet de sa gloire dans les années 84 avec notamment un album, Headhunter que je recommande, qui reçut un accueil monstrueux aux US (plus d'un million vendu), au point que certains pensaient que le groupe était Américain (forcément pour être bon). Belle réussite internationale. Après dix-sept albums, de très nombreuses reformations, changements de lineup en tout genre, le groupe annonce en 2008 la reconstitution de l'équipe des années 80 (à part le batteur décédé depuis). Et Hoodoo, le nouvel opus, est le premier album de cette réunification. Alors figurez vous que chroniquer un album comme ça, n'est pas simple car il va relancer le débat : que pensez des groupes qui jouent de la musique déjà entendue ?
Le deal est le suivant : prenez une batterie à la AC/DC, une basse style AC/DC, des riffs de guitares genre AC/DC, ajoutez un chanteur qui sonne comme Bon Scott, ah, non j'ai pas dit qu'il y avait un Angus, et qu'est ce que vous obtenez ? Le dernier Krokus évidemment. Y'en a qui captent pas ? Ben voila, 80% des morceaux sont des morceaux qui auraient pu figurer sur un album d'AC/DC époque High Voltage, incroyable, c'est plus AC/DC que AC/DC (d'aujourd'hui) c'est vous dire. Le reste c'est plus proche de ZZ Top et un ou deux morceaux un peu plus "originaux". C'est très surprenant car le dernier album datant de 2006, Hellraiser, n'a pas ce son là du tout. Sur Hoodoo, le chanteur Marc Storace sonne toujours très Bon Scott, faut être carrément dur de la feuille pour ne pas s'en apercevoir. On retrouve même les petits ricanements de Bon à la fin d'un morceau. Le gratteux Fernando Von Arb reste plutôt bloqué sur des grosses rythmiques très sèches à la Malcom Young, les soli sont peu nombreux et assez en retrait. Le bassiste Chris Von Rohr et le batteur Freddy Steady assurent une section rythmique de burineurs, sans faille et sans grande originalité non plus.
Si on analyse un peu plus en détails on trouve une série de morceaux typés AC/DC (les plus nombreux) : Drive It In, une sorte de mix entre Bad Boys Boogie, et Kicked In The Teeth, ou bien Rock'n'Roll Handshake très Rock'n'Roll Damnation (refrain surtout) où la voix de Marc est bluffante de ressemblance avec celle de Bon. De diou ! In My blood, idem version Problem Child, le retour de Bon Scott lui même c'est dingue. Et encore Dirty Streets plus vrai que nature, ou bien Keep Me Rolling entre Shot Down In Flames et Girls Got Rythm, fort réussi, mais encore Shot Of Love où les paroles sont aussi intello que celle de Bon (c'est dire) et enfin le speedé Firestar qui clôture l'album.
On trouve un morceau très ZZ TOP époque Afterburner (la gratte surtout), Hoodoo Woman.
Dans les morceaux plus originaux je signale une sorte de power ballade Ride Into The Sun (pas sans rappeler leur tube intergalactique Winning Man dans l'album Hardware (là ou là). Idéal accompagnement pour une raclette romanique au coin du feu ? Y a aussi ce Too Hot To Handle, plus Def Leppard assez sympa (ou comment jouer la même note de basse pendant deux heures sans s'ennuyer).
J'oubliais aussi qu'on a droit à une reprise de Born To Be Wild (de Steppenwolf bande d'incultes !) et son célèbre "Heavy Metal Thunder", une sorte de référence historique du metal d'aujourd'hui, ainsi qu'une sorte d'hommage, à cette musique que Krokus nous délivre depuis trente cinq ans, cette reprise résume d'ailleurs à elle seule assez bien le contenu de l'album : pas du plus original, certes, mais putain de bon.
Car voilà, quand j'ai écouté ce CD dans ma voiture, j'ai pris un pied terrible, je n'ai pas arrêté de monter le volume, sur Hoodoo Woman des petits frissons m'ont parcouru l'échine et ma tête s'est mise à bouger, plus possible de la contrôler, sur Born To Be Wild j'ai hurlé le refrain à tue-tête et les gens m'ont regardé de travers, arrivé au bureau mes oreilles sifflaient, le gardien est sorti de sa guérite affolé, les oiseaux se sont tous barrés, et je me suis garé dans un nuage de poussière ! Alors ? Je note comment les amis ? Pas facile hein ? Si je donne pas les 5 points pour l'originalité, je vais quand même accorder un 15 à cet album du come back (enfin) réussi pour nos p'tits Suisses de Krokus, qui m'ont fait un bien fou avec ces onze pistes de pure-metal-à-headbanger.
THE PAST IS BACK TO KICK YOUR ASS!!
(MagicFireMusic.net)
On peut dire que j'ai grandi avec Krokus, ce groupe qui contre vents et marrées, depuis le début des années quatre-vingts, continue à sortir des disques qui tiennent assez bien la route.
Ce "Hoodoo" qui sort étrangement chez la major Sony, tant mieux pour ces irréductibles suisses, est leur douzième album studio. A l'heure où le nouvel Airbourne arrive sur le marché, comme eux Krokus a longtemps été affilié à AC/DC. On peut quand même affirmer que c'est moins flagrant que chez les jeunots australiens plagiaires, encore que ! Comme je m'y attendais d'entrée de jeu, Krokus envoie un boogie rock qui transpire la vitesse et le fun, avec cette voix toujours aussi caractéristique, nasillarde proche du regretté Bon Scott. Ce titre rappelle les heures glorieuses du rock australien du milieu des années soixante-dix. "Hoodo Waman" prend une tournure bluesy et roots à l'image du rock tournant cher aux barbus texans de ZZ Top. "Born to be Wild", c'est la reprise de Steppen Wolf, plus énervée que l'originale avec ce toujours quelque chose d'AC/DC dans le son, la voix et les guitares. Sortez les choppers et appelez Dennis Hopper ! "Rock'n'roll Handshake" met à l'honneur le rock'n'roll bluesy mid tempo qui vous fait taper du pied. "Ride Into the Sun" prend des teintes presque fm, big rock grâce à une basse lead, un peu à la manière des titres les plus rock de Saxon avec une petite touche Led Zeppelin. Les guitares y sont claires et non saturées comme jusqu'à présent. "Too Hot to Handle" est de structure hard rock classique mais n'est sans doute pas le titre le plus réussi de ce disque, car peu inspiré. Ce dernier tourne un peu à vide. Sur "In My Blood", Krokus déterre sur ce hard rock boogie enlevé Bon Scott. Quand Bon Scott copule avec les sonorités du AC/DC du début des années quatre-vingt-dix. "Dirty Sreet" est un blues crasseux où une fois de plus, on a l'impression que Bon Scott s'est réveillé. "Keep me Rollin" est un hard rock rapide et psychotique proche de qui vous savez désormais. Le mimétisme atteint son paroxysme sur ce titre. Ecoutez donc les vocalises bourbonnées, elles vous rappelleront quelqu'un. "Shot of Love" base tout sur la rythmique et possède un très bon refrain. "Firestar" termine la rondelle sur les chapeaux de roues. C'est rapide et ça transpire la sueur.
"Hoodoo" est donc un bon disque de hard rock à l'ancienne à tendance boogie, que l'on conseille à ceux qui se sentent orphelins de la première période d'AC/DC. Pas original pour un rond, mais fun et bien troussé, totalement.
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